Oui, grosse déception. En ayant lu la BD "Le bleu est une couleur chaude" on ne peut que se lamenter de ce qu'en a fait Abdellatif Kechiche. Avec des gros sabots, des énormes rangers même il insiste très lourdement sur un aspect social à peine effleuré dans la BD : d'un côté les gens d'un milieu modeste peu cultivés - les spaghettis comme plat familiale que l'on mange comme des gorets en éccoutant questions pour un champion - qui rejettent totalement homosexualité, qui la considèrent comme une maladie et de l'autre les gens cultivés - en déguste des huitres avec du bon vin au sein d'une famille recomposée en parlant d'art et de cinéma - qui la considère comme une normalité faisant partie de l'existence.

Et pour en rajouter dans la vulgarité il affiche une sexualité assez bestiale qui a fait se gargariser la croisette mais qui n'a dit la tendresse de l'amour ni la transgression de la pornographie. Elle obsède les lycéennes de Kechiche qui sont très déurées tout en étant bien sévères face à l'homosexualité. Le cinéate déverse tot au long du film un flot de clichés affligeants. Je devrais plutôt dire au long des 2 heures que je suis arrivé à voir parce qu'en plus il y a la caméra à l'épaule ! Je n'ai tojurs pas compris qu'elle était son intérêt, je peux à la rigueur le comprendre pour un film comme "Bloody sunday" où elle est en phase avec le mouvement et le chaos des évènements mais là ? A part me rendre malade a sens ropre du terme !

Le livre de Julie Maroh est pourtant très subtil et très émouvant. Son propos n'est pas de défendre l'homosexualité mais de défendre l'amour quelque soit le sexe des partenaires et de montrer qu'il n'est jamais acquis, qu'il n'est jamais simple mais que c'est de lui que l'on tire tout notre bonheur. Elle se dresse dans ces pages contre l'intolérance et contre une société qui refuse la beauté et la vérité des sentiments s'ils ne sont pas en accord avec les règles étriquées qui sont les siennes. C'est une ode à l'amour, Kechiche en a fait un film voyeuriste au discours plus que douteux.

Ce soir j'ai écouté l'émission de France Inter 'Le téléphone sonne', ou plutôt j'ai commencé à écouter car les propos m'ont rapidement agacé.


Le sujet était l'appel d'offre pour les 5 parcs d'éoliennes maritimes dont les résultats viennent d'être rendus publique. Bien sûr le premier auditeur a critiqué l'implantation d'un champ d'éolienne au large de la côte où il habite : nuisances visuelles. Pour rappel ces éoliennes doivent être implantées à 14 kilomètres des côtes, alors même si elles s'élèveront à plus de 150 mètres au-dessus des eaux elles ne seront que peu visibles depuis la côte. Et puis sincèrement c'est loin d'être moche une éolienne. Chacun des millions de gogos viennent à Paris pour voir la tour Eiffel, qu'a-t-elle de plus esthétiquement parlant qu'une éolienne ?


Dans la foulée un invité de l'émission, président de je ne sais quelle association se voulant écologiste, a renchérit en ajoutant qu'un des parcs doit être implanté au large des plages d'Arromanche, un des site du débarquement de Normandie de 1944, ce qui a ses yeux est insupportable : des hommes sont morts sur cette plage, dans la mer, le lieu est un cimetière et l'installation des éoliennes - à 14 kilomètres des plages encore une fois - serait une profanation. Alors parce que des hommes sont morts à un endroit il faudrait ne plus vivre à cet endroit ? Les plaines des la Somme et de la Picardie, les coteaux de Champagne n'auraient jamais dû être rendus à l'agriculture à la suite des boucheries de la première guerre mondiale ? Les villes du Havre, de Brest, de Saint-Nazaire n'auraient pas dues être reconstruites à la suite des bombardements de la seconde guerre mondiale ? Les soldats qui sont morts sur les plages normandes sont morts pour offrir un avenir à l'Europe pas pour qu'elle soit transformée en mausolée sans vie.


Toutes ces critiques faites par des soit disant écologistes sont épuisantes et stériles. Ce sont des gens qui par principe s'opposent à tout et ne proposent jamais rien, ne sont en rien constructifs et qui surtout refusent tous les aménagements s'ils sont un tant soit peu près de chez eux. Un champ d'éoliennes à 14 kilomètres de "leurs plages" surtout pas ! Mais une centrale nucléaire à 200 kilomètres là ils ne disent rien ! Combien j'en ai croisé de ces écologistes qui sont allés s'installer dans un village à 30 ou 40 kilomètres de ma ville pour être 'dans la nature' mais qui tous les jours prennent leur voiture pour venir travailler en ville ? Ils veulent consommer bio mais leur maison 'à la campagne' fait partie d'un lotissement qui a été construit au détriment des terres agricoles.

Ils refusent l'énergie hydraulique, eolienne, solaire... alors que fait-on ?

En France des intégristes catholiques veulent faire interdire une pièce et agressent les spectateurs.

En Israël les ultra-orthodoxes mettent en oeuvre dans leurs quartiers et dans leurs villes une ségrégation anti-femmes et prennent à partie violemment ceux qui ne sont pas assez religieux.

Tunisie, Egypte la révolution est capturée par les islamistes.

Et ailleurs ?

Ce retour de l'intolérance religieuse nous raméne aux pires heures de l'histoire de l'humanité. La raison s'efface devant le fanatisme utilisé par certains pour manipuler les peuples.

En Tunisie le parti islamiste qui arrive en tête de la première élection libre avec 40% des voix. En Lybie le Conseil national de Transition qui souhaite la mise en place de la Charia ( même si pour l'instant le CNT n'a pas de pouvoir législatif pour l'imposer ).

Le printemps arabe semble se transformer en automne religieux, les espoirs de liberté et de démocratie seraient-ils en train de tomber comme les feuilles mortes ?

Je vois là deux situations différentes qui toutes les deux illustrent les faiblesses de la démocratie.

En Lybie, l'absence quasiment totale de vie politique pendant la période Kadhafi fait qu'il y a aujourd'hui un vide et une population qui a l'habitude de subir et non de participer à sa gestion. Alors que le peuple a donné son sang pour se libérer peu de voix s'élève contre ce projet du CNT, les critiques viennent de l'étranger.

La Tunisie, elle, a une culture politique beaucoup plus forte, c'est d'ailleurs cette culture, cette implication de la population qui a permis la chute de Ben Ali mais ça semble plutôt ici les mêmes limites du suffrage uniservel que l'on peut observer dans tous les pays : le pouvoir de l'information. Aux Etats-Unis c'est le candidat qui amasse le plus de fonds qui est systématiquement élu Président car c'est lui qui peut faire le plus d'opérations publicitaires. En France c'est clairement les candidats qui maîtrisent les techniques de communications qui remportent les élections.En Italie... mieux vaut ne pas insister sur cet exemple; Et en Tunisie ? On sait que les partis islamistes ont des réseaux très développés, en particulier dans les campagnes, qui savent parfaitement amené à eux la partie la plus pauvre de la population souvent oubliée par les autres partis non pas dans leurs programmes mais dans la forme de leurs discours.

Et pour couper court à tout commentaire m'accusant d'islamophobie : je suis opposé à TOUTE religion et à TOUT gouvernement d'ordre religieux.

En randonnant ce vendredi dans la massif de la Chartreuse en Isère, à côté du monastère de la Grande Chartreuse j'ai vu une chose qui m'a particulièrement énervé. Voici de la photo ce qui a provoqué ma colère :

Des travaux de restauration du Monastère de la Grance Chartreuse payés par le Ministère de la Culture dans le cadre du plan de relance.

Quelques précisions. Le Monastère de la Grande Chartreuse est une propriété de l'Etat depuis la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905. Les moines qui en avait été expulsés en 1903 y sont revenus en 1940 avec la bénédiction du gourvernement de l'Etat Français. Ils payent aujourd'hui un loyer à l'Etat pour l'occupation des locaux. Loyer apparement "modique", c'est ce que l'on trouve partout sur le net mais impossible de trouver le montant. Ce monastère est la maison mère de l'ordre des Chartreux, l'un des plus austères. Les moines gardent un silence quasiment absolu et ne sortent quasiment jamais du monastère : le seul moment où ils peuvent parler est une promenade de deux heures par semaine qu'ils font 2 par 2. Ils observent de fréquentes périodes de jeûnes, l'abstinence complète de viande. Ils vivent totalement reclus, ne peuvent recevoir de visite de leur famille que deux fois par an et ne sont en contact avec aucune autre personne de l'extérieur, ils n'ont aucune activité pastorale ou de prêche en direction de l'extérieur, ils sont entièrement tournés vers la prière.

Et donc en conséquence tous les monastère chartreux, y compris celui de la Grande Chartreuse ne se visitent pas et seul une zone qui fait tampon avec l'extérieur est accessible aux fournisseurs.

L'ordre tire une part non négligeable de ses revenus de la vente de la liqueur La Chartreuse.

Pour ceux qui ne connaissent pas le Monastère de la Grande Chartreuse qui date du XVIIéme siècle est un immense ensemble de batîments -- réellement immense ! -- entourés de hauts murs qui ne laissent rien apercevoir de la vie intérieure. D'après ce que l'on peut en voir en montant sur les sommets alentours c'est magnifique...

Pour en revenir à mon énervement : le Ministère de la Culture finance la restauration de ces batiments qui ne sont strictement jamais ouverts au public ! Il me semble que au contraire la tâche de ce ministère est la diffusion de la culture auprès d'un public le plus large possible et non l'entretien de batiments à l'usage exclusif d'une communauté qui sous le couvert de la prière fait preuve d'une misanthropie particulièrement poussée.